Souvenez-vous de l’épisode COVID-19. Il a soudainement révélé aux yeux de tous l’importance vitale de ces métiers transparents qui peuplent notre quotidien : éboueurs, livreurs, caissières de supermarché, aides-soignants, aides à domicile et tant d’autres devenu des héros malgré eux.
Ainsi avions nous découvert qu’il existe des métiers dépourvus de prestige qui pourtant sont essentiels à la bonne marche de notre société. Il en va de même dans ces hauts lieux de technologie où se conçoivent les outils numériques. En leur sein il y a le testeur, « héros COVID » du développement logiciel.
S’il y a une activité qui a toujours eu du mal à trouver sa place dans les projets logiciels, c’est bien le test. Certes toujours déclarée indispensable la main sur le cœur mais jamais vraiment considérée comme autre chose qu’un coût. La démocratisation des pratiques Agile/DevOps n’a fait qu’aggraver les choses.
Alors que les méthodes de développement logiciel n’ont cessé d’évoluer et de s’améliorer, les tests en sont toujours au même point depuis les origines de l’informatique. Aujourd’hui, les tests sont encore et toujours faits à la main, toujours selon le même schéma : d’un côté les actions à exécuter et de l’autre les résultats attendus. Et pour qui s’est un jour attelé à cette tâche, la rédaction de ces tests manuels n’a rien d’exaltant et leur exécution l’est encore moins. Ce sont là deux activités rébarbatives et peu valorisantes. Circonstance aggravante en ces temps d’agilité, elles sont chronophages.
Même si les acteurs du projet admettent la nécessité de tester, les tests restent perçus comme un coût et un goulot d’étranglement. La raison principale en est une appréciation restrictive du métier de testeur. En effet celui-ci ne se limite pas à l’exécution de tests manuels (d’ailleurs de moins en moins nécessaires). Le testeur est d’abord et avant tout l’animateur de la qualité au sein de l’entreprise. De la collaboration qu’il initie résulte la stratégie de test qu’il met en œuvre. C’est un métier qui mobilise méthode et rigueur.
C’est aussi un job d’enquêteur, de touche à tout et de sens de la déduction d’un Sherlock Homes pour traquer les failles d’un système. Il nécessite aussi de s’imprégner les arguties du métier de l’entreprise et ses divers environnements techniques. Il doit aussi se mettre en empathie totale avec les utilisateurs finaux des applications qu’il teste. Bref c’est un job riche et ample. Du niveau de qualité qu’il assure, dépend la confiance des utilisateurs, vos clients, dans les applications que vous leur livrez. Faut-il vous rappeler ce que coûte un bug en production ? Les litiges engendrés par des livraisons mal testées ? Oui ! Le testeur, pour effacé qu’il soit dans votre organisation, n’en est pas moins cette petite main qui protège votre chiffre d’affaire. Alors protégez le. Équipez vos cellules de test d’outils qui valorise le travail du testeur plutôt ces outils qui l’en dépossède au profit des développeurs sous prétexte d’automatisation.
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